Maison occupée illégalement à Toulouse, des tensions entre soutiens du propriétaire et défenseurs des squatteurs

Ce mardi 9 février, plusieurs personnes se sont rassemblées devant la maison de Roland, 88 ans, occupée depuis septembre dernier. Les soutiens du propriétaire se sont retouvés face aux défenseurs des squatteurs de cette habitation, située avenue de Fronton à Toulouse.

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L'affaire de la maison de Roland, 88 ans, située avenue de Fronton à Toulouse (Haute-Garonne) et occupée depuis septembre par des squatteurs, fait grand bruit et commence à prendre de l'ampleur. En soutien à l’octogénaire, ce mardi 9 février au matin, des personnes ont tenté de convaincre les squatteurs de sortir du logement. Face à eux un autre groupe d’individus, venu lui défendre les occupants. Dans les échanges la tension est palpable mais la police a calmé les ardeurs de certains.

Une tension qui s’est peu à peu apaisée au fil de la discussion entre "pro" Roland et "pro" squatteurs. L’adjoint au maire de la ville de Toulouse, Maxime Boyer, était aussi présent pour apporter son soutien "moral et politique à l’égard de la victime qui vit des moments compliqués".

L'histoire de Roland s’est répandue comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux. Depuis le mois de septembre cet octogénaire ne peut plus accéder à sa maison. Les occupants ont changé les serrures et le vieux monsieur devra attende la fin de la trêve hivernale pour récupérer son bien. Roland comptait sur la vente de son habitation pour financer son logement en maison de retraite et rejoindre ainsi son épouse. "Ils m’ont pris ma maison, celle où j’ai grandi et fondé ma famille", témoigne Roland.

Sur place ce matin, le fondateur du collectif de soutien pour Roland, Luc, justifiait sa présence :

Le but ce n’est pas de créer des tensions, nous sommes là pour apporter notre soutien principalement à Roland. On n’est pas contre eux on est là pour Roland. Si on est là c’est pour faire ouvrir les yeux à la justice, elle donne droit à des personnes qui ne sont pas dans leur droit.

Sur la toile plusieurs comptes, proches notamment des milieux d'extrême-droite, appellent à une mobilisation afin d'expulser les occupants du logement. Durant le week-end, un premier mouvement de soutien avait été lancé à l'initiative de l'influenceur Bassem Braiki. Comme le montre la vidéo ci-dessous, le projet d'expulsion identifié sous le hastag #opérationtoulouse consistait à surveiller la maison toulousaine et tenter éventuellement d'intervenir. 

Les échanges plus ou moins virulents se sont poursuivis jusqu'en fin de matinée à travers la grille de la maison, entre les défenseurs de Roland et les squatteurs.

"Je suis pas une fatiguée comme toi, je travaille je paye un loyer je ne vais pas habiter chez les gens", lance une jeune femme en colère".

Un autre jeune homme discute avec un squatteur, il lui confie comprendre la situation de précarité dans laquelle se trouve beaucoup de personnes et de jeunes. "Les salaires sont bas et c’est difficile de payer un loyer, mais squatter la maison de ce vieux monsieur, non! Ne lui volez pas sa maison, il veut la vendre pour rejoindre sa femme, il y a d’autres appartement en ville qui sont vides, pourquoi chez ce papi?.Est-ce que vous avez fait une demande de logement? Est-ce que vous avez fait la démarche", interpelle-t-il.

Un autre jeune homme Jérémy semble plus partagé :

L’illégalité c’est une chose, la fin justifie les moyens. Ils sont victimes eux aussi et s’ils en arrivent là à mon avis c’est parce qu’ils n’ont pas le choix, ils aimeraient bien eux aussi avoir leur appartement mais on ne leur donne pas les moyens. Peut-être aussi qu’ils ne se donnent pas les moyens. Ils s’offrent un confort au détriment d’une personne âgée, ce n’est pas cool non plus.

Maxime Boyer, l’adjoint au maire de Toulouse était aussi présent ce matin pour apporter tout soutien à Roland. "La mairie est en relation avec l’avocate de l’octogénaire afin de trouver des solutions d’accompagnement. Il est vrai que par rapport à la situation judiciaire on a peu de moyens comme l’ensemble des collectivités et des communes de France. Il faudrait que pour cela la législation soit un peu plus facilitante. C’est la volonté de Jean-Luc Moudenc de mobiliser l’ensemble des partenaires et d’essayer de résoudre ce problème".

L’enjeu ici est d’analyser la situation précise l’élu :

Est-ce qu’il y a une détresse sociale qui motive les squatteurs a occuper ce logement ou est-ce un mode de vie ? Ce que l’on voit souvent c’est que c’est un mode de vie et c’est inacceptable, cela est contraire aux lois de la république on ne peut pas l’accepter, ni ici ni ailleurs.

Cette histoire n'est pas isolée et ne devrait pas se régler tout de suite. En raison de la trêve hivernale, repoussée à cause de la crise sanitaire du Covid-19, les squatteurs ne pourront pas être expulsés avant le 1er juin prochain. L'affaire est remontée jusqu'au sommet de l'Etat, la ministre du logement, Emmanuelle Wargon, s'est saisie du dossier.

 

 

 

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